Le CO2 est la nourriture des plantes
Ce que dit la science...
Les avantages dont bénéficient les plantes en présence d’un excès de CO2 sont contrebalancés par les effets négatifs de la sécheresse, les mauvaises herbes et les températures élevées.
La concentration actuelle de CO2 dans l'atmosphère terrestre est de presque 390 parties par million (ppm). Il a été démontré par pratiquement des milliers d'expériences que l’ajout d’encore 300 ppm de CO2 dans l'air augmentera considérablement la croissance ou la production de biomasse de presque toutes les plantes. Cette stimulation de la croissance se produit parce que le CO2 est l'une des deux matières premières (l’autre étant l'eau) qui sont nécessaires pour la photosynthèse. Ainsi, le CO2 est effectivement la "nourriture" qui soutient la quasi-totalité des plantes terrestres et marines. Et plus elles "mangent" de CO2 (absorbé de l'air ou de l'eau), mieux elles grandissent. (Source: Les plantes ont besoin de CO2)
Un des arguments de ceux qui nient l’existence du réchauffement climatique d'origine humaine, est que le dioxyde de carbone issu de l'usage de combustibles fossiles est en fait une bonne chose pour l'environnement. Leur argument est fondé sur la logique que, si les plantes ont besoin de CO2 pour leur croissance, alors plus il y en a mieux c’est. Il faudrait donc s'attendre à ce que nos cultures grandissent plus, et nos fleurs soient encore plus belles.
Cependant, cette philosophie "plus c'est mieux" n'est pas la façon dont les choses fonctionnent dans le monde réel. Il y a un dicton plus vieux et plus sage qui dit que "Trop d'une bonne chose peut être une mauvaise chose". Par exemple, si un médecin vous dit de prendre un cachet d’un médicament, la prise de trois cachets n'est pas susceptible de vous guérir trois fois plus vite ou de vous faire vous sentir trois fois mieux.
Il est possible d’aider à augmenter la productivité de certaines plantes avec du CO2 supplémentaire, dans des conditions contrôlées, en serre. C’est sur cette base que les sceptiques font valoir leurs revendications. De telles affirmations sont toutefois simplistes. Ils ne prennent pas en compte le fait qu'une fois que l’on augmente une substance nécessaire pour les plantes, leurs besoins en d'autres substances augmentent automatiquement.
Les plantes ne peuvent pas vivre uniquement avec du CO2. Elles croissen grâce à plusieurs nutriments, comme de l'eau et de la matière organique. Cette matière organique provient de la décomposition des plantes et des animaux ou des engrais artificiels. Il est simple d’augmenter la quantité d'eau et d'engrais et de protéger contre les insectes dans une serre fermée, mais qu'en est-il de le faire à l'air libre, à travers la Terre entière?
Quels seraient les effets d'une augmentation du CO2 sur la croissance des plantes? Les points suivants le montrent clairement.
1. Les plantes auront besoin d'eau supplémentaire. D’où viendra-t-elle? L'eau de pluie n'est déjà pas suffisante pour l'agriculture moderne et les aquifères s'épuisent partout sur la Terre.
D'autre part, comme prédit par le réchauffement climatique, les fortes tempêtes avec des précipitations importantes ont augmenté dans certaines parties du monde. On pourrait penser que ceci est bon pour la croissance des plantes. Malheureusement, quand la pluie tombe très vite, elle ne s'infiltre pas dans le sol. Au lieu de cela, elle s’écoule rapidement dans les ruisseaux, puis les rivières, et finalement dans l'océan, entraînant avec elle de grandes quantités de sol et d’engrais.
2. Contrairement à la nature, l'agriculture moderne ne s'auto-fertilise pas par le recyclage des plantes mortes, des animaux et de leurs déchets. Au lieu de cela, nous devons en permanence produire des engrais artificiels à partir de gaz naturel, dont les stocks finiront par s’épuiser. Si les besoin en engrais augmentent, la disponibilité de gaz naturel diminue créant ainsi une concurrence entre le chauffage de nos maisons et la production de notre nourriture, ce qui conduira à une hausse des prix pour les deux.
3. Une végétation plus dense peut rendre un paysage plus sujet aux incendies. La croissance des mauvaises herbes sera stimulée en même temps que celles des cultures et des pâturages, et augmentera ainsi le coût de l'agriculture. Des concentrations plus élevées en CO2 diminuent la qualité nutritionnelle de certains aliments de base, tels que le blé.
4. Le problème le plus grave est de loin le fait que l'augmentation de CO2 augmentera la température globale de la Terre, conduisant ainsi à une progression des déserts et d'autres types de zones arides. Pendant que la désertification s’accentuera, d'autres écozones, telles que écosystèmes tropicaux, forêts ou prairies vont migrer vers les pôles, tout en rétrécissant. Cela conduira à une diminution de la superficie des terres où les plantes et les animaux prospèrent.
5. Lorsque les plantes bénéficient d'une augmentation du dioxyde de carbone, ce n'est que dans des espaces clos, strictement isolés des insectes. Toutefois, lorsque la croissance du soja est stimulée à l'air libre, des changements majeurs dans sa composition chimique se produisent, le rendant plus vulnérable aux insectes, comme l'illustration ci-dessous le montre.
Figure 1: Les chercheurs ont constaté que les défenses des plantes diminuent lorsque les niveaux de dioxyde de carbone augmentent. Le soja cultivé à des niveaux élevés de CO2 attire beaucoup plus de scarabées japonais adultes que les plantes cultivées aux concentrations atmosphériques actuelles de CO2. Science Daily, Mars 25, 2008. (Crédit photo : Evan DeLucia)
Figure 2: Il y a plus de 55 millions d'années, la Terre a connu une élévation rapide des niveaux mondiaux de dioxyde de carbone, qui a provoqué une hausse des températures à la surface de toute la planète. Les chercheurs qui étudient les plantes de cette époque-là ont constaté que cette augmentation des températures pourrait avoir stimulé la recherche de nourriture par les insectes. Alors que les températures modernes continuent à augmenter, les chercheurs pensent que les dégâts aux cultures et la dévastation des forêts par les ravageurs pourrait devenir plus importantes partout sur la planète. Science Daily, le 15 février 2008.
Figure 3: Le réchauffement climatique réduit la productivité des plantes. Avec l'augmentation du taux de dioxyde de carbone, la végétation des latitudes nordiques augmente également. Toutefois, cela ne compense pas la baisse du couvert végétal des latitudes sud. La végétation globale diminue à travers le monde.
En conclusion, continuer à ajouter du CO2 dans l'atmosphère est irresponsable. À partir d’un certain point, on peut s'attendre que n’importe quel impact positif théorique sur l'agriculture d’un excès de CO2 soit contrecarré par toutes les autres conséquences du changement climatique.
Il augmentera simplement la taille des déserts et diminuera la quantité de terres arables. Il augmentera également les besoins en eau et fertilisants, ainsi que les dommages dus aux insectes.
L'accroissement des niveaux de CO2 n'est bénéfique qu’à l'intérieur d’espaces clos très contrôlés, comme les serres.
Translation by Laura, . View original English version.
L'argument sceptique...